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Voyager seule en Inde avec sa fille de 5 mois

Certains parents préfèrent attendre quelques mois avant de partir en voyage avec leur bébé, pendant que d’autres, au bout de quelques semaines à peine, se sentent assez à l’aise pour partir vadrouiller en famille, parfois même à l’autre bout du monde.


La question n’est pas de savoir quand est le bon moment, car la réponse est propre à chacun, à chaque famille, à chaque parent. Le bon moment c’est quand on se sent prêt !


D’un point de vue médical, il n’existe pas de contre indication sur l’âge minimum requis pour voyager, à condition que le bébé soit né à terme et en parfaite santé au moment du départ. Les compagnies aériennes acceptent d’ailleurs, pour la plupart, les bébés dès 7 jours.


Pourtant, voyager avec un petit bébé n’est pas une pratique très commune. Pourquoi ? Là encore les raisons sont très personnelles et variées selon les familles.


Et si voyager avec un bébé était plus simple qu’on ne l’imagine ?


Maman avec son bébé de 5 mois en Inde

Nous avons rencontré Iris, actuellement enceinte de son deuxième bébé, qui est partie en Inde avec sa fille Junon, alors que cette dernière n’avait que 5 mois et demi.

Une décision évidente pour elle et dénuée de toute complexité. Nous avons voulu en savoir plus sur cette aventure, sur ce qui l’a motivée à voyager avec son bébé, sur les questions qu’elle a pu se poser mais surtout les astuces qu’elle a trouvées et qu’elle veut bien partager avec nous !


Palpite • Est-ce que ce voyage était prévu avant l’arrivée de Junon ? Était-ce un projet de voyage mère-fille ?

Iris • L’idée du voyage est née au cours des premiers mois de Junon. J’étais en plein questionnement sur ce que j’allais faire d'un point de vue personnel, sur le type de maternité que je souhaitais vivre, et surtout comment nous allions partager notre vie d’aventures avec ce tout petit être qui venait d’arriver au sein de notre famille. Comment envisager une éducation à notre image et celle du monde comme nous le percevons ?

Ce projet s’est imposé à moi comme une intuition très forte, quelque chose me poussait à aller jusqu’au bout de cette idée folle et originale, tout de même : l’Inde avec un bébé. Au début, ce projet était tout à fait personnel, j’allais rejoindre des amis indiens, que j’avais rencontrés lors d’un voyage père-fille quelques années plus tôt pour y recevoir un enseignement/formation. On dirait que ce voyage s’inscrit dans une tradition familiale... Sauf que, je n’ai pas attendu 30 ans pour y amener ma fille.



Palpite • Malgré cette envie de voyage, y-a-t-il des choses (matérielles ou immatérielles) qui auraient pu te faire changer d’avis / compliquer le départ ?

Iris •

Au fond de moi-même j’étais déterminée. Mon mari a une totale confiance en moi et m’a toujours soutenue. J’avoue que lorsque vous annoncez au monde un tel voyage avec votre bébé, soit s’installe un grand silence, soit votre entourage, amis et famille projettent sur vous leurs propres peurs et angoisses, car ils se basent sur l’idée qu’ils se font de l’Inde. Je n’avais aucune crainte à ce sujet, je savais où j’allais et avec qui.

Pour l’alimentation et l’eau, Junon était allaitée, c'était facile, rien à penser ! On espère toujours que les dodos et les siestes coïncideront avec le rythme du voyage et c’est ce qui se passe d’ailleurs. Nous étions au milieu de l’Inde de fin septembre à fin octobre 2019, une sorte d’automne, très agréable. Les bébés s’adaptent très bien à tout environnement.

Maman voyage avec le bébé en Inde


Palpite • Comment Junon a-t-elle vécu son premier vol ? Et son premier voyage en Inde ?

Iris • Le premier vol était court, Barcelone-Finlande, mais c’était le pire. J’ai suivi le process de la compagnie qui consiste à vous faire monter en premier. Erreur selon moi. Il est difficile pour un bébé de rester en place trop longtemps. Nous avons dû attendre sur notre siège que tout le monde entre, s’installe, jusqu'au décollage ! C’était le moment le plus long pour Junon. Une belle décharge émotionnelle mêlée d’impatience et d'inconvenance.

Bébé allongé sur un tapis de sol et dans un transat

Pour tous les autres vols, j'ai adopté une technique différente : attendre tranquillement sur un tapis de sol que tout le monde s’installe pour rentrer en dernier, et s’envoler dans la foulée. À la suite de ce voyage, Junon était rodée pour les endormissement dans les lits banettes bébé, elle adorait ! Quand nous sommes arrivées chez nos hôtes après deux jours de voyage, trois avions et plusieurs taxis, Junon a fait ses premières dents du bas (petites joues rouges, fièvre...), une grande étape dans sa vie de bébé ! Elle avait parcouru une bonne partie du globe déjà, et hop deux dents qui poussent ! J'étais à la fois très émue et surtout fatiguée.



Palpite • Pour te déplacer en Inde avec ton bébé, avais-tu prévu des écharpes de portage, un porte-bébé, une poussette, cherchais-tu des taxis équipés avec des sièges auto ? Comment se passent les petits déplacements une fois sur place ?

Iris • Je suis partie avec un sac à dos pour nous deux, un cosy, un porte-bébé, un petit lit bébé ultra léger et compact, un petit sac à dos comme bagage à main (similaire au sac à dos Aveiro de Palpite que j’ai commandé pour mon deuxième ;) ainsi qu’un tapis de sol. Le tapis d'éveil aurait été idéal d'ailleurs !

Il n'y aucun taxi équipés de siège auto, en tout cas pas à ma connaissance. J’avais pris le cosy pour assurer nos déplacements en voiture. En tuk-tuk, je mettais Junon soit dans le cosy, soit je la portais sur les genoux. D’ailleurs, les Indiens m’ont fait les gros yeux avec mon étrange coque et mon bébé dedans ! Pour eux, les bras de la maman sont le meilleur siège auto qui existe !

Iris et bébé sur un scooter en Inde

Au début, il était impensable pour moi de ne pas mettre Junon dans son cosy pour les trajets en voiture. Puis, je me suis rendue compte que les vitesses étaient plus lentes et les routes avaient surtout de gros trous. Dans ces cas-là, une maman ça amortie super bien ! Je prenais donc Junon dans les bras sans arrières pensées de peur, ni d’angoisses.


Au bout de trois semaines, pour les 6 mois de Junon, je nous offrais un tour en scooter en porte-bébé ! Juste pour le plaisir, comme si on bravait un interdit qui n’existe qu’à l’intérieur de nous-même...


Palpite • Qu’est-ce qui t’a fait le plus palpiter dans ces moments hors du quotidien avec ton bébé?

Iris •

Je ne me rendais pas compte sur le moment, mais ce que nous vivions était l’incroyable voyage de Junon et sa maman ! Car soyons franc, c’était bien elle la star à chaque déplacement. On vous accueille les bras ouverts, tout le monde venait la voir et la saluer. Les Indiens ont une manière particulière de s’adresser aux enfants, ils les aiment profondément. Ce qui m’a le plus marqué, c’est la flexibilité dans leur accueil. Tout l’ashram* était réglé aux horaires de Junon, on adaptait les repas, les sessions d’enseignement, etc, sur les siestes de mon bébé. C'est l’ouverture d’esprit à l’indienne : "everything is possible" Il est très difficile pour les Indiens de prononcer nos prénoms, alors j’avais émis l’idée d'en trouver un pour ma fille, sans rien imaginer de plus qu’un brainstorming. Mais mes hôtes ont organisé une grande fête pour cela ! Une "ceremony name" avec 20 ou 30 personnes venues pour faire une grande fête, chanter, manger, célébrer avec des offrandes de fleurs, c'était incroyable ! En fait, c’était complètement un baptême à l’indienne pour ma fille de 6 mois ! Elle a été couverte de cadeaux et de bénédictions. Un magnifique souvenir.

Elle a finalement reçu son nom, Reva, la déesse de la rivière.

Le bapteme à l'indienne

*Ashram : ermitage destiné aux exercices spirituels


Palpite • Quels conseils pourrais-tu donner à des jeunes parents, avides d’aventures et de voyages, qui hésitent encore à passer le cap ?

Iris • La vie, c’est le mouvement. Suivez votre cœur, suivez vos intuitions, les voyages font grandir les enfants et les parents. Ils nous permettent de développer notre adaptabilité face au monde, et font évoluer nos principes. Le voyage, c’est le lâcher prise sur le contrôle. Pour moi, le voyage de la parentalité, c’est un grand lâcher prise ! Et un voyage avec un enfant, ça nous met face à nous-même, ils nous font constamment évoluer.

N’attendez pas qu’ils soient grands ou qu’ils s’en souviennent, tout est inscrit en nous pour toujours. Ma fille a aujourd'hui bientôt trois ans et elle adore ouvrir ses albums qu’elle feuillette de temps en temps. Cela restera à jamais un temps particulier dans un pays particulier, où tout était première fois.

Cette expérience en Inde a tellement été magique, que nous sommes repartis, cette fois-ci avec mon mari, au Brésil, pour les 8 mois de Junon. Finalement, il n’y a que l’auto-limitation qui stoppe notre pulsion de vie.

Bébé à la plage dans son cozy

Récit d'Iris George, œnologue et énergéticienne.
Pour plus d'astuces, on vous invite à contacter Iris par mail : iris.george37@gmail.com
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